Ukraine / Donbass : Kiev maintient la pression contre les civils

imageNous sommes bientôt à la moitié de l’été et la ligne de front ne semble pas évoluer d’un pouce, sauf à de très rares endroits et de façon anecdotique ou presque. Il y a un an, à la même époque, les forces républicaines étaient en sérieuses difficultés sur bien des secteurs, alors qu’un corps d’armée mécanisée ukrainien était encerclé près de la frontière russe. Rien, ou bien peu de choses, ne laissait présager une offensive d’été majeure et un encerclement sans précédent à Ilovaïsk suivie d’une débandade totale de forces ukrainiennes, pourtant supérieures en nombre, en soutien et en matériels. Il est possible que le même type de scénario se reproduise cet été. La propagande médiatique kiévienne annonce une offensive à venir… Hier matin, vers 10h30 (heure locale), le 34e convoi humanitaire de la Fédération de Russie est arrivé à Makeevka dans la banlieue de Donetsk, avec environ 550 tonnes de nourriture et de médicaments. La Russie n’oublie pas le petit peuple martyr du Donbass.

Les grands secteurs où la pression kiévienne est maintenue restent le nord et le nord-est de Lugansk, le nord et l’ouest de Gorlovka, la zone allant du sud d’Avdeevka à Marinka en passant par Spartak, l’aéroport de Donetsk et Peski, le secteur de Volnovakha au sud de Donetsk et bien sûr l’est de Mariupol. On ne note aucune attaque majeure, juste des accrochages d’intensité variable et, bien entendu, des frappes de l’artillerie lourde ukrainienne essentiellement contre des zones résidentielles dans le but de terroriser les civils.

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A leur retour de Crimée, les enfants de Gorlovka ont failli être tué sous les tirs de l’artillerie ukrainienne.

On notera que les forces de Kiev ont recommencé leurs frappes nocturnes (surtout contre Donetsk et Gorlovka), afin de maintenu une pression quasi continue contre les civils. Chaque jour, des non combattants sont blessés, parfois tués. Depuis le début de l’année, pour la seule ville de Yasinuvata (ville ouvrière de 38.000 habitants avant guerre, se situant nord-est de Donetsk et juste à l’est d’Avdeevka), 28 civils ont payé de leur vie l’acharnement kiévien. 164 civils, dont 16 enfants, ont été tués dans les zones résidentielles de Gorlovka suite aux pilonnages de la ville de janvier à juillet à 2015 par les forces de Kiev. Et 501 personnes ont été blessées dans la même période, dont 42 enfants. Aujourd’hui, presque tous les quartiers ont été touchés par des salves de l’artillerie ukrainienne, y compris une église. Des civils ont encore été blessés, dont des enfants. Certains sont dans un état grave.

Renforts et pressions ukrainiennes

Le secteur le plus à l’est et au nord-est de Lugansk, allant de Popasna-Zolotoe jusqu’à Frunze-Krymskoe-Trehizbenka, semble avoir dernièrement reçu des renforts du côté ukrainien : on y trouve notamment un bataillon mécanisé de la 92e brigade du colonel Nikolyuk), un « bataillon police spéciale ‘Zolotyye vorota’ » sous les ordres du major Provolovsky et des éléments de la 54e brigade mécanisée (QG : Artemovsk). A noter que cette dernière unité a reçu, il y a quelques jours, des renforts en moyens médicaux et d’évacuation sanitaire. Il est probable qu’une attaque d’envergure se prépare sur cette zone du front nord.

Ces dernières 72 heures, la pression des forces ukrainiennes sur la zone se situant entre Spartak et Peski, incluant l’aéroport de Donetsk, a été telle que des positions tenues par le bataillon mécanisé renforcé « Somali » semblent avoir été perdues, selon un compte rendu d’Aleksandr Matyushin, chef d’état-major adjoint au 5e bataillon de la garde de Donetsk. Selon nos sources, la perte de terrain ne serait pas très significative. L’aéroport de Donetsk reste un des points les plus chauds du Donbass.

Sur l’est de Peski, les unités de la garde républicaine de Donetsk et de la brigade « Vostok » empêchent toujours les forces de Kiev de progresser ou de contourner l’aéroport par le sud-ouest. Le verrou établit par les FAN sur cette zone semble solide.

Pression accentuée sur Marinka

Une section républicaine de mortiers de 82 riposte aux tirs kiéviens sur Marinka-Krasnogorovka

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Sur le secteur de Marinka-Krasnogorovka, à l’entrée ouest de la grande agglomération de Donetsk, la pression quotidienne ne faiblit pas, sans pour autant que les lignes républicaines cèdent. Au contraire : elle semble augmenter depuis le début de la semaine.

Des « contractors » anglophones, et sans doute aussi polonais et baltes, sont signalés une fois de plus dans la zone opérationnelle de Volnovakha au sud de Donetsk. Certains d’entre eux ont été logés dans le bâtiment de l’orphelinat situé dans le village de Novotroitskoe près de la ligne de contact. Cet établissement social était destiné aux enfants issus de familles pauvres et défavorisées avant-guerre. Préalablement, ses murs abritaient une cinquantaines de paramilitaires de la garde nationale.

Des fusiliers marins à Mariupol

Ces derniers jours, on a constaté sur Mariupol et à l’est de la grande agglomération portuaire d’importants mouvements d’équipement lourd ukrainiens : chars (T-64B1M initialement destinés à l’exportation), blindés divers, véhicules de combat d’infanterie, etc. Il pourrait s’agir du 1er bataillon de Feodosia et du 501e bataillon de fusiliers marins de Kerch, composés chacun de 3 compagnies d’infanterie sur BTR-80, d’une batterie de mortiers (120 mm 2S12 Sani), d’une section de reconnaissance et d’une compagnie de commandement et de logistique. Ils forment, avec d’autres unités d’appui et de soutien, la 1re brigade d’infanterie de marine « Konstantin Olshansky » depuis le 11 juillet 2014. Ces T-64 appartiennent à 1re brigade opérationnelle de la garde nationale qui a été formée en juillet 2014 au centre de Novi Petrivtsi. Il y aurait en tout une douzaine de chars de cette version dans les rangs des forces de Kiev, soit une compagnie.

A l’arrière

Alors que les États-Unis imposent de nouvelles sanctions à la Russie, l’US Army et des unités militaires pays de 16 autres membres de l’Alliance atlantique mènent de vastes manœuvres conjointes en Ukraine dénommées Saber Guardian/Rapid Trident 2015, ce qui est une criante violation des accords de Minsk-2. D’une ampleur sans précédent, impliquant 1.800 soldats, ces exercices se sont achevés ce 31 juillet sur le polygone Yavorovsk, près de la frontière polonaise, où quelque 350 parachutistes américains forment déjà depuis avril des unités ukrainiennes.

La guérilla républicaine sur les arrières des forces de Kiev est toujours aussi active, même si nous avons eu tendance à l’oublier ces derniers temps. On apprend ainsi qu’un groupe armé des partisans de Kharkov aurait détruit un poste de contrôle ukrainien près d’Izym (important nœud routier entre Kharkov et Slaviansk sur la M03 empruntée par les colonnes de renforts et de logistique des forces de Kiev), tuant une douzaine de militaires kiéviens. Il y aurait eu des blessés parmi les assaillants.

Épuration religieuse à Kiev

Deux religieux orthodoxes ont encore été assassinés à Kiev cette semaine. « Sœur Alevtina, religieuse de Florovsky, couvent de Kiev, a été retrouvée assassinée dans son appartement le [mercredi] 29 juillet, selon ce qu’indique à Fides Interfax-Religion sur la base de déclarations de l’Union des Confraternités orthodoxes des chrétiens d’Ukraine. ‘Nous savons qu’elle est allée à son appartement en ville pour se laver et se changer avant de se rendre à une intervention chirurgicale, parce que le couvent est actuellement privé d’eau chaude. Toutefois, plus tard, son neveu a retrouvé le corps de la religieuse avec les mains liées et des traces de torture’ a déclaré le porte-parole. La religieuse avait 62 ans. L’Agence Interfax n’est pas parvenue à avoir d’autres informations officielles sur le cas de la part des forces de l’ordre à Kiev. Il s’agit du second homicide au sein de l’Église orthodoxe ukrainienne dépendant du Patriarcat de Moscou en l’espace de quelques jours. Mercredi matin, en effet, un prêtre de 40 ans de l’église de Sainte-Tatiana de Kiev, le Père Roman Nikolayev, est mort suite à des blessures d’arme à feu à la tête qu’il avait reçu la semaine précédente. »

L’Eglise orthodoxe ukrainienne dépendante du Patriarcat de Moscou est interdite en Ukraine depuis le coup d’Etat du Maïdan, ses fidèles persécutés, ses biens régulièrement pillés, incendiés, profanés. Les religieux qui restent en zone sous occupation euro-atlantiste sont à peine tolérés et forment une cible facile pour les nervis de Praviy Sektor et autre Svoboda. Depuis février 2014, des dizaines de lieux de culte chrétiens orthodoxes ont été profanés ou détruits par les héritiers de Bandera et des collabos ukrainiens du IIIe Reich et les nazillons de toutes obédiences. Régulièrement, on évoque des assassinats de prêtres et de religieuses, des lynchages de civils osant encore se revendiquer du Patriarcat de Moscou, des exécutions sommaires et des conversions forcées. Tout comme la plupart de la littérature russe, un grand nombre de livres religieux orthodoxes ont été brûlés en place publique à Kiev depuis le coup d’Etat.

Ces actions se déroulent toujours au profit de l’Eglise orthodoxe uniate, secte militarisée revancharde et intolérante qui soutient les néonazis et les néobandéristes avec l’assentiment du pouvoir kiévien et l’appui d’ONG occidentales. Les uniates espèrent ainsi épurer religieusement l’ensemble du territoire de l’Ukraine afin d’y imposer leur manière de croire, éminemment chrétienne comme on s’en doute.

Ainsi, le nettoyage ethnique se poursuit en Ukraine « proeuropéenne », avec le silence complice des Occidentaux. Dans les années 1990, des crimes semblables s’étaient déroulés en Croatie et dans les Krajinas de la part des extrémistes croates néo-oustachis contre les chrétiens orthodoxes serbes, déjà avec l’assentiment des Occidentaux et la bénédiction du Vatican.

Source : http://www.nationspresse.info/mondialisme/atlantisme/ukraine-donbass-kiev-maintient-la-pression-contre-les-civils



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